GRDF vise les 20 % de gaz verts en 2030


Rédigé le Lundi 9 Septembre 2024 par Laurie Maneval


A l’occasion de la présentation, le 6 septembre 2024 à Marseille, de la première feuille de route décarbonation de GRDF en Provence-Alpes Côte d’Azur, des programmes pilote de méthanisation dans l’agriculture ont été présentés. L’objectif est de développer le réseau de méthaniseurs sur le territoire pour parvenir à injecter 20 % de gaz verts dans les réseaux en 2030.


Olivier Bresson, directeur adjoint de GRDF dans le Sud-Est de la France. ©NBC
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Parmi le mix de solutions pour parvenir à décarboner les activités industrielles, tertiaires, la mobilité, le gaz a encore de beaux jours devant lui. « C’est une idée reçue que de croire que la décarbonation passe par l’électrification massive. Le gaz apporte de la flexibilité dans le système énergétique. Il est possible de le stocker », rappelle Olivier Bresson, lors de la présentation de la feuille de route décarbonation de GRDF le 6 septembre dernier. Le directeur adjoint de GRDF dans le Sud-Est de la France met en balance également le coût d’adaptation du réseau de gaz (10 md€) face aux 200 milliards qui seront nécessaires pour construire un réseau d’énergies renouvelables. 
 
Souvent présenté comme une énergie de transition (compte tenu de sa source fossile, il émet 20 % de CO2), GRDF porte ses efforts sur le verdissement du gaz par méthanisation. L’ambition étant de multiplier par cinq la production de gaz vert de 12 à 60 TWh/ an entre 2023 et 2030. « Il faudra que ce gaz soit décarboné. Le biométhane est produit à partir de déchets, de boues, des stations d’épuration et des déchets de l’industrie agroalimentaire », complète Olivier Bresson. 

Le biogaz est dans le pré

Les vignerons de la Sainte-Victoire sont associés à GRDF dans le projet Inter vignes visant à cultiver entre deux rangs de vigne, des végétaux pour produire du biogaz. ©NBC
Sur la carte française où sont répertoriés les 744 sites de méthanisation, la région Provence-Alpes Côte d’Azur est clairsemée avec un réseau qui se résume seulement à 6 méthaniseurs (dont 5 stations d’épuration) pour une capacité de production de 76 GWh/an. 

Sur les 40 projets en cours de réflexion dans le sud-est de la France (pour un objectif de 1400 GWh/an), la filière agricole est une des pistes envisagées, le secteur détenant plus de 80 % de la matière organique méthanisable.

« Provence-Alpes-Côte d'Azur est la région avec le plus petit nombre de sites de méthanisation agricoles, mais plusieurs projets sont en cours de développement sur le site « Methalcyon » à Montdragon dans le Vaucluse, et un autre site —développé dans le cadre du projet « Tommates » (pour 
Techniques, Outils et Méthanisation pour la Multiperformance Agricole des Territoires et des Systèmes)— devraient voir le jour prochainement », précise Virginie Lesueur, Chef de projet Gaz renouvelables dans le Vaucluse. Les agriculteurs voient une opportunité de produire localement leur propre fertilisants et amendements, de traiter localement leurs déchets agricoles. 
Outre le développement de la méthanisation, GRDF prévoit de diviser par deux ses propres émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Depuis quelques années déjà, l’entreprise sensibilise ses 678 000 clients particuliers consommateurs de gaz via des pratiques de sobriété et d’efficacité énergétique.  

Engagé, au sein du programme Syrius, à réduire les émissions polluantes des industries de Fos et Berre, GRDF est également aux côtés des collectivités territoriales dans le cadre du renouvellement des flottes de bennes à ordure et des bus. Le bioGNV est l'une des solutions pour remplacer le diesel. « Nice a comme objectif d’atteindre 50 % de bus au bio GNV en 2025 », annonce Olivier Bresson.

Quant aux transporteurs routiers et les chargeurs, échaudés par l’envolée des prix du gaz en 2022 — qui les avaient contraints à laisser leurs nouveaux véhicules au garage— ils restent encore prudents.   



Laurie Maneval
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