Photo Thierry Vaudé
La diversité agricole est une vraie richesse pour le département des Bouches-du-Rhône, avec 46 terroirs distincts et des productions extrêmement variées (tomates, salades, courgettes, poires, olives, riz, élevage de brebis et bovins…). Mais, entre 2000 et 2024, le nombre d’exploitations a chuté de 40,5 %. On recense aujourd’hui 3 340 exploitations sur 145 863 hectares de surface agricole utilisée. Ce sont majoritairement des exploitations familiales de 2,5 à 40 ha, avec une forte présence de maraîchage et d’horticulture (935 exploitations, 12 467 ha) et de cultures fruitières (884 exploitations, 11 975 ha dont 4 000 ha en bio). L’élevage, bien que moins développé, regroupe 314 exploitations de bovins et caprins.
L’agriculture locale génère 12 500 emplois salariés et a produit un chiffre d’affaires de 743 M€ en 2020 dans le département, soit 29 % de la valeur globale de la production.
Un modèle agricole à deux vitesses
Les contraintes foncières et la pression urbaine de plus en plus fortes ont fini par dessiner un modèle agricole à deux vitesses. D’un côté, une agriculture spécialisée tournée principalement vers l’exportation, de l’autre, une agriculture familiale dédiée aux circuits courts (25 % des exploitations). La situation est paradoxale : 90 % des productions agricoles du territoire sont expédiées hors du département, alors que l’essentiel de la consommation locale repose sur des produits importés. Un chiffre explique peut-être cela : 70 % des achats de fruits et légumes sont captés par la grande distribution au détriment des marchés de proximité.
Entre terroir et transition agroécologique
Le secteur de l’agriculture dans les Bouches-du-Rhône se distingue par une identité forte et un ancrage territorial solide. Il bénéficie de 31 signes officiels de qualité (AOC, IGP, AB…) et de produits phares comme le vin (2,48 millions d’hectolitres en AOP), l’huile d’olive (18 280 tonnes), le riz de Camargue, le thym et la lavande. Le bio s’affirme de plus en plus comme un levier majeur du renouvellement agricole, avec 53 476 ha certifiés et 1 165 exploitations labellisées. Cette dynamique touche aussi l’élevage caprin et ovin bio, porté par une demande croissante pour des produits plus durables.
Le changement climatique est devenu une donnée incontournable et s’affirme désormais comme une contrainte majeure pour les agriculteurs du département. En 2023, les températures ont très souvent dépassé les normales saisonnières et les précipitations ont été bien en deçà des moyennes, entraînant des étés et automnes beaucoup plus secs. Le grand défi des années à venir sera l’accès à l’eau. Avec 80 507 ha de surface irrigable, dont 60 653 ha réellement irrigués, la pression sur les ressources hydriques s’intensifie. Les agriculteurs sont contraints d’adapter leurs pratiques face aux sécheresses récurrentes, en repensant totalement leur gestion de l’eau et leurs modes d’irrigation. Cette pression hydrique affecte particulièrement le maraîchage et l’arboriculture, obligeant les exploitants à diversifier leurs cultures et repenser leurs stratégies d’adaptation pour une agriculture plus rentable et plus résiliente.
Le changement climatique est devenu une donnée incontournable et s’affirme désormais comme une contrainte majeure pour les agriculteurs du département. En 2023, les températures ont très souvent dépassé les normales saisonnières et les précipitations ont été bien en deçà des moyennes, entraînant des étés et automnes beaucoup plus secs. Le grand défi des années à venir sera l’accès à l’eau. Avec 80 507 ha de surface irrigable, dont 60 653 ha réellement irrigués, la pression sur les ressources hydriques s’intensifie. Les agriculteurs sont contraints d’adapter leurs pratiques face aux sécheresses récurrentes, en repensant totalement leur gestion de l’eau et leurs modes d’irrigation. Cette pression hydrique affecte particulièrement le maraîchage et l’arboriculture, obligeant les exploitants à diversifier leurs cultures et repenser leurs stratégies d’adaptation pour une agriculture plus rentable et plus résiliente.
L’enjeu de l’avenir alimentaire du territoire
Photo Thierry Vaudé
Devant les incertitudes du climat et la concurrence mondiale sur certains produits, la souveraineté alimentaire de nos territoires devient un sujet crucial. La Métropole Aix-Marseille-Provence s’en est emparé et en a fait une priorité. La marge de progression est encore grande. Pour l’heure, au menu des 32 millions de repas servis chaque année dans les établissements scolaires publics, seuls 20 % des fruits et légumes consommés proviennent des exploitations locales.
L’objectif affiché des politiques publiques est bien de réintégrer la production agricole régionale dans l’assiette des habitants. Il est prévu un soutien renforcé aux filières courtes, une politique foncière plus protectrice et une meilleure valorisation du travail agricole. Cela veut dire en même temps que le secteur agricole va devoir se réinventer pour répondre à l’enjeu.
L’objectif affiché des politiques publiques est bien de réintégrer la production agricole régionale dans l’assiette des habitants. Il est prévu un soutien renforcé aux filières courtes, une politique foncière plus protectrice et une meilleure valorisation du travail agricole. Cela veut dire en même temps que le secteur agricole va devoir se réinventer pour répondre à l’enjeu.