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​Le départ des Galeries Lafayette, une catastrophe annoncée pour le centre-ville de Marseille ?


Rédigé le Mercredi 5 Mars 2025 par Laurie Maneval


La fermeture programmée des Galeries Lafayette du Centre Bourse fin 2025 suscite une vive inquiétude chez les acteurs économiques locaux qui demandent une intervention financière de l’État.


Jean-Luc Chauvin et Renaud Muselier ont sollicité l'Etat pour éviter le départ des Galeries Lafayette. ©NBC
Jean-Luc Chauvin et Renaud Muselier ont sollicité l'Etat pour éviter le départ des Galeries Lafayette. ©NBC
Face à l'annonce des Galeries Lafayette de fermer leur magasin du Centre Bourse, la Chambre de commerce (CCIAMP) a décidé de réagir dans l'urgence et de lancer dès la mi-mars une étude stratégique en trois étapes : diagnostic du commerce marseillais, élaboration d’un plan de programmation économique et commerciale et définition d’un schéma d’orientation jusqu’en 2035. L'objectif de l'institution est de trouver des solutions viables d’ici l’été et de convaincre les Galeries Lafayette de rester à Marseille malgré la perte de 4 M€ par an qu'ils annoncent sur le site.

« Si nous ne nous mobilisons pas, le départ des Galeries Lafayette entraînera un effet domino, précipitant d'autres enseignes vers la sortie. Marseille pourrait alors devenir la plus grande friche commerciale de France et d’Europe », s’alarme Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP. Avec 22 000 m² occupés sur les 50 000 m² du Centre Bourse, les Galeries Lafayette sont un pilier historique du commerce marseillais du centre-ville. Leur départ risque d’accélérer la désertification de ce centre, déjà marqué par un taux de vacance très supérieur (16 %) à la moyenne française (11 %). « Si nous ne faisons pas en sorte de stopper la spirale, il n'y aura plus aucune perspective pour les commerçants. Pourquoi resteraient-ils ? », s'inquiète Jean-Luc Chauvin.

100 millions d’euros réclamés sur le plan Marseille en Grand

Pour éviter un naufrage commercial, Renaud Muselier, président de la Région Sud, appelle l’État à mobiliser 100 M€ sur les 5 Md€ du plan Marseille en Grand. Les deux présidents ont écrit au Premier ministre pour lui demander de dégager une enveloppe exceptionnelle prise sur les financements prévus et dédiée spécifiquement au centre-ville.
« On ne peut pas laisser Marseille s’effondrer. Les autres enseignes commerciales vont partir, c’est mécanique et on aura en cascade une paupérisation du centre-ville et une insécurité croissante », avertit Renaud Muselier. La Région cofinancera cette étude, sous l’égide de la CCIAMP, avec pour mission de bâtir une stratégie de redéveloppement commercial et urbain.

« Cinq millions de touristes visitent Marseille chaque année. Personne ne viendra plus si les rideaux des boutiques sont baissés. Nous ne pouvons pas accepter cette fatalité. D’autres villes, comme Aix-en-Provence ou Salon-de-Provence, sont confrontées aux mêmes défis. Il faut une réponse globale et rapide », plaide le président de la CCIAMP. Reste à savoir si l’État sera sensible aux effets d'un effondrement commercial dans la deuxième ville de France et s'il pourra accorder son aide financière. 




Laurie Maneval




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