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Tomo change les tissus événementiels en sacs ou en vêtements


Rédigé le Samedi 1 Juin 2024 par Margot Fournié


La jeune pousse marseillaise Tomo 4.0 récupère les tissus événementiels, comme ceux de la World cup de rubgy, pour en faire des accessoires mêlant technologie et écologie.



« On est en train de créer une vraie filière de la réutilisation de tissus événementiels », lance Fanny Vion. Tomo 4.0, la startup qu’elle a cofondée, en septembre dernier, avec Romain Verlomme-Fried réalise des accessoires à partir de matières textiles qui ont servi lors de concerts ou de compétitions sportives. L’enjeu est avant tout écologique puisque l’usage de ces tissus, par définition lié à un événement ponctuel, est éphémère.

« Ils sont souvent enterrés ou brûlés », assure Romain Verlomme-Fried. « Dans la majorité des cas, on les importe dans des pays tiers. Désormais, avec la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, on va se retrouver avec beaucoup de textiles en 2025 ». Sensibles à cette réalité, les fondateurs de Tomo 4.0 démarchent les organisateurs d’événements pour agir bien en amont. Ils leur proposent de transformer leur "presque" déchets en accessoires désirables, grâce à des collaborations avec des créateurs.
 

Des prototypes confec- tionnés avec des tissus de la World cup de rugby

L’activité commence à se développer. La jeune pousse a enchaîné les prix et a récemment posé ses valises dans le 12e arrondissement de Marseille. Elle a engagé une chargée de projet et une prototypiste, mais surtout, elle vient de finaliser son tout premier catalogue de vente qui comprend dix modèles, confectionnés avec des matières provenant de la World cup de rugby, en partenariat avec Nouria Nehari, une styliste spécialiste du cuir.
 
Ces premiers prototypes montrent l’étendue des matières avec lesquelles la startup travaille. « La bâche couvrante ne donnera pas le même objet que le tifo. On s’adapte aux matières »,  prévient Romain Verlomme-Fried, en soufflant que « l’objet sera toujours adapté au désir du client, et à sa cible ».
 
Bientôt, la technologie va s’en mêler. Dans quelque temps, tous les produits de Tomo 4.0 seront équipés de puces NFC qui permettront d’authentifier les pièces et de raconter l’histoire du tissu via une application. L’objectif est bien de promouvoir l’écologie, mais pas seulement. L’interface servira aussi à recevoir des réductions pour accéder aux prochains événements des artistes, des organisateurs. C’est ce que le duo de fondateurs est en train d’envisager avec le directeur de la communication du Delta Festival, en tant que lauréat du concours 4S semeur d’innovation organisé par le Crédit mutuel.
 

Cap sur la clientèle des particuliers

Des accords ont également été pris avec France TV, ou avec le comité régional des Jeux Olympiques. La start-up a déjà des propositions de commande importantes. France TV en a passé une « pour équiper les maquilleuses et les coiffeuses travaillant sur la série Un si grand soleil. On va développer une gamme avec cinq modèles. Ça représente 500 pièces », confie Fanny Vion. Elle ajoute que « le président du comité régional olympique, Hervé Lieberman, qui est aussi président du Cros région Sud, voudrait qu’on lui fasse une proposition, avant la fin du mois, d’un produit qu’il offrirait aux convives du gala des 50 ans du Cross, soit à 300 à 500 personnes ».
 
Ces accessoires seraient réalisés « avec les voiles de l’étape de voile des JO ou d’autres matières qui ont accueilli l’arrivée de la flamme. Hervé Liebermann souhaite aussi qu’ils soient numérotés, authentifiés, et même nominatifs. Dans les puces, on mettrait des liens avec les épreuves dont les accessoires sont issus », explique la cofondatrice. En parallèle, les créateurs de Tomo 4.0 ont échangé avec  Matisse Leclerc, qui est en charge de la RSE chez Mars 360, l’entreprise qui exploite le stade Vélodrome. « Ils ont changé de braquet sur les considérations écologiques. On pourrait rentrer en contact avec des artistes de cette manière », glisse Fanny Vion.
 
La fédération de rugby a dernièrement fait état d’une « énorme bâche », que Tomo 4.0 pourrait recycler. Ce ne sont pas les prospects qui manquent pour la jeune startup, ni les projets. Elle envisage d'avoir ses propres ateliers à l’horizon 2025 et pour s'adresser à un public plus large, elle s’est récemment lancé dans le vestimentaire, avec des vestes recyclant des tissus de la World cup de rugby. Elle projette également de se tourner vers les particuliers, lors d’une opération de précommande, qui aura lieu en fin d’année pour faire connaître la marque et se positionner en direct en B to C avec des clients.
 
Romain Verlomme-Fried prédit que l’activité de Tomo 4.0 devrait prendre davantage d’ampleur en 2025. « Il y aura certainement une campagne de levée de fonds pour développer le projet, avoir des ateliers et pouvoir tout réaliser en interne. Ce sont nos ambitions pour l’année prochaine. »



Margot Fournié




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