V.RTU veut valoriser le tactile

Apporter une dimension sensorielle à nos expériences numériques, tel est le projet de V.RTU fondé par Heidy Daumas. Présente sur le salon Vivatech, à Paris cette année, la startup combine dans son travail, neurosciences et intelligence artificielle. Elle a développé une bague à retour haptique connectée avec un casque de réalité virtuelle. Il s’agit de donner le sens du toucher et notamment une illusion de texture et de poids. « Lunettes, montres, bracelets... les interfaces physiques pour aller naviguer sur internet offrent la possibilité d’interagir avec un clavier virtuel, un objet en 3D sans passer par une manette » souligne Heidy Daumas. La startup développe aussi aussi, un logiciel « Haptify », permettant de créer un signal du toucher.

« Même s’il existe des outils pour créer le signal, il n’existe pas de solutions complètes. C’est un domaine resté assez obscur et qui a longtemps été considéré comme un gadget. Pourtant le ressenti est primordial. Et comme pour le son et l’image, il existe un nombre de possibilités infinies. A terme, le portable va être remplacé par des lunettes en réalité augmentée » détaille Heidy Daumas qui souhaite créer les " AirPods" du tactile.

Après une première levée de fonds de 160 000 euros, V.RTU, lauréat du prêt du fonds d’innovation By Marseille Innovation, soutenu par le Crédit Agricole Alpes Provence et labellisé deeptech par la BPIFrance, -  lui permettant de bénéficier de la bourse French Tech Emergence - engage un nouveau tour de table. La startup marseillaise qui entend développer son propre modèle d’intelligence artificielle, ambitionne de devenir leader sur le secteur de l'haptique dans les prochaines années.

D’importants industriels sont intéressés comme Airbus Helicopters, d’autant que la proposition de V.RTU se montre transversale. « Nos produits peuvent être utiles dans de nombreux domaines. C’est aussi dans ce sens que notre équipe se renforce » reprend le fondateur. Pour 2024, la startup accompagnée par Marseille Innovation devrait enregistrer environ 100 000 euros de CA pour un seul contrat. Si les prévisions actuelles se poursuivent, ce chiffre s’échelonnera plutôt entre 200 000 et 500 000 euros.