L’information bruissait déjà la veille dans les travées du salon Meet4Hydrogen – Hy Ports, Hy Sky, avant d’être confirmée dès le lendemain. GravitHy a annoncé le 26 mars dernier une levée de fonds de 60 M€. La jeune société fondée en 2022 a réussi à convaincre de nouveaux investisseurs internationaux d’entrer à son capital.
On y retrouve désormais Ecolab, Japan Hydrogen Fund, Marcegaglia, Rio Tinto, Siemens Financial Services, ainsi que les actionnaires historiques Inno Energy et Engie New Ventures. Avec cette levée de fonds, GravitHy ambitionne de devenir l’un des piliers de la sidérurgie bas carbone en Europe.
Si GravitHy n’est pas parvenu à trouver un accord avec Arcelor Mittal, il a en revanche resserré les liens avec le grand patron italien Antonio Marcegaglia qui s’apprête à investir globalement près de 700 M€ à Fos. Le projet de GravitHy est « utile au développement de notre usine de Fos-sur-Mer, explique-t-il, que nous avons acquise récemment et que nous avons l'intention de relancer par le biais d'un plan de transformation industrielle ambitieux ». Il ajoute que « l'acier produit à partir de ferrailles et de DRI durable (Direct Reduced Iron, forme de fer réduit produit sans passer par le processus traditionnel de fusion du minerai de fer dans un haut-fourneau, ndlr) permettra de réduire significativement les émissions de CO2 par rapport à la production d'acier à cycle complet ».
Ce nouveau financement permet à GravitHy de sécuriser ses contrats clés, d’avancer sur les études d’ingénierie, les permis et les recrutements. EDF a déjà signé une lettre d’intention pour sécuriser une partie de l’électricité via un contrat d’allocation nucléaire, et RTE a intégré le raccordement dans son schéma décennal. Le Japonais Advantage Partners, via son Japan Hydrogen Fund, voit dans GravitHy un projet clé pour renforcer les synergies industrielles euro-japonaises dans l’hydrogène et les matériaux durables.
2 Mt de fer à réduction directe à compter de 2029

Une vue 3D de la future usine GravitHy à Fos. ©GravitHy
À l’horizon 2029, sur un site de 75 hectares à Fos, l’entreprise prévoit de produire chaque année 2 millions de tonnes de fer à réduction directe (DRI) et de fer briqueté à chaud (HBI), l’équivalent d’une Tour Eiffel par jour. Un électrolyseur de 750 MW, le plus puissant de France, alimenté à l’hydrogène vert, assurera le cœur du procédé industriel. Pour assurer la production commerciale, 500 emplois directs vont être créés. La décision finale d'investissement de 2,2 Md€ à Fos-sur-Mer devrait être prise en 2026. « La coopération est essentielle pour transformer la chaîne de valeur de l'acier. (...) Leur soutien accélère notre projet phare à Fos-sur-Mer, qui crée des emplois, stimule le progrès technologique et établit un modèle pour une industrie sidérurgique européenne résiliente, décarbonée et souveraine », souligne José Noldin, le pdg de GravitHy.
Selon la World Steel Association, la sidérurgie est responsable à elle seule de 8 % des émissions mondiales de CO2. Le cœur du problème se situe en amont : la production de fer à partir de coke représente 80 % des émissions du secteur. C’est ce maillon que GravitHy entend transformer, en produisant un fer “propre”, destiné aux aciéristes désireux de verdir leur chaîne de valeur.
Selon la World Steel Association, la sidérurgie est responsable à elle seule de 8 % des émissions mondiales de CO2. Le cœur du problème se situe en amont : la production de fer à partir de coke représente 80 % des émissions du secteur. C’est ce maillon que GravitHy entend transformer, en produisant un fer “propre”, destiné aux aciéristes désireux de verdir leur chaîne de valeur.