
Vivre avec l'industrie est un apprentissage qui nécessite beaucoup de pédagogie et de dialogue (Photo JC Barla)
Le dispositif “Réponses” (Réduire les Pollutions en Santé Environnement) a été créé en 2019 pour recueillir les attentes et les préoccupations des habitants du pourtour de l'étang de Berre sur la qualité de l'air. Au 31 décembre 2024, ce dispositif annonce avoir recensé depuis sa création un total de 154 attentes exprimées par les citoyens de 21 communes sur la qualité de l’air et les impacts des pollutions atmosphériques sur leur santé. Les 55 acteurs associés au dispositif, répartis en différents collèges (État, collectivités locales, industriels, associations...), ont lancé 158 actions, soldées ou encore en cours, pour répondre à ces attentes, sur la base d’éléments concrets.
Piloté par le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI) Provence-Alpes-Côte d’Azur, “Réponses” a livré son bilan et ses perspectives le 26 mars dernier à Martigues, après avoir convié nombre de ses membres à exposer les projets sur lesquels ils se sont impliqués. Parmi les huit nouvelles actions enregistrées en 2024, on recense l’accès à l’information préventive concernant les risques majeurs sur le territoire, la surveillance et la réduction des composés organiques volatils, la connaissance de la qualité de l’air en temps réel, le suivi des incendies de forêt ou encore les recommandations sanitaires sur les implantations d’établissements d’accueil de jeunes enfants.
Piloté par le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI) Provence-Alpes-Côte d’Azur, “Réponses” a livré son bilan et ses perspectives le 26 mars dernier à Martigues, après avoir convié nombre de ses membres à exposer les projets sur lesquels ils se sont impliqués. Parmi les huit nouvelles actions enregistrées en 2024, on recense l’accès à l’information préventive concernant les risques majeurs sur le territoire, la surveillance et la réduction des composés organiques volatils, la connaissance de la qualité de l’air en temps réel, le suivi des incendies de forêt ou encore les recommandations sanitaires sur les implantations d’établissements d’accueil de jeunes enfants.
Une sérénité de discussion reconnue
Pour Gwënaelle Hourdin, déléguée régionale du SPPPI PACA, « les sujets les plus mobilisateurs sont les émissions industrielles, les mobilités et la santé. Pour toucher différemment les publics, nous sommes allés jusqu’à faire appel à des influenceurs en 2024 ou à organiser des sessions en médiathèque pour offrir à chacun une opportunité de s’exprimer. C’est ainsi qu’est remontée la préoccupation des émissions de gaz à effet de serre sur les changements climatiques. Le comité de pilotage a décidé d’élargir notre mission à cet enjeu. Chacun voit combien nous avons réussi collectivement à avancer ».
La capacité de “Réponses” à renouer le dialogue entre ses membres, et notamment entre des industriels et des associations environnementales qui se regardaient jusque là avec méfiance, semble aujourd'hui largement reconnue, même si certains restent encore à l’écart de la démarche. La Commission Particulière du Débat Public (CPDP) qui supervisera le débat public global qui s’ouvre le 2 avril sur le devenir du territoire Fos-Etang de Berre, envisage en effet d’associer “Réponses” à des échanges de terrain. La thématique “Risques Environnement et Santé” devraient ainsi occuper un “Kfé Réponses”, en visioconférence le 27 mai et un atelier de travail le 14 juin (la date reste à confirmer).
La capacité de “Réponses” à renouer le dialogue entre ses membres, et notamment entre des industriels et des associations environnementales qui se regardaient jusque là avec méfiance, semble aujourd'hui largement reconnue, même si certains restent encore à l’écart de la démarche. La Commission Particulière du Débat Public (CPDP) qui supervisera le débat public global qui s’ouvre le 2 avril sur le devenir du territoire Fos-Etang de Berre, envisage en effet d’associer “Réponses” à des échanges de terrain. La thématique “Risques Environnement et Santé” devraient ainsi occuper un “Kfé Réponses”, en visioconférence le 27 mai et un atelier de travail le 14 juin (la date reste à confirmer).
La transparence face au doute
La soirée du 26 mars a néanmoins démontré que, malgré la confiance instaurée, le moindre choix peut crisper les positions et les points de vue de chacun. La présentation des résultats de l’étude de santé Révéla 13 par Santé Publique France, qui ne démontrent pas de sur-incidence de cancers de la vessie, du rein ou de leucémies aigües sur le bassin industriel, tout autant que la sélection des pathologies choisies et l’exclusion d’autres (les cancers du poumon et du sein, les maladies respiratoires…) suscitent des questions, très souvent formulées sur un ton suspicieux, même par des médecins locaux. Il est clair que la parole publique souffre d’une décrédibilisation évidente, pas seulement chez les citoyens.
En charge de la surveillance de la qualité de l’air, Atmosud a dû aussi détailler pourquoi il avait décidé d’ôter quelques stations de mesure sur le secteur. « Des stations historiques correspondaient à un besoin il y a 20 ou 30 ans, mais les besoins ont changé. Nous n’arrêtons pas la surveillance pour autant », a dû justifier le directeur, Dominique Robin, évoquant, entre autres, les composés organiques volatils (COV) ou les particules ultrafines qui ne faisaient pas l'objet de mesures auparavant, le plus souvent faute de capteurs suffisamment sensibles. Quand certains polluants ont quasiment disparu, du fait des investissements des industriels pour diminuer leurs rejets, il n’est plus forcément nécessaire de les traquer, chaque mesure n’étant pas gratuite. Mais des citoyens y voient une intention de dissimulation.
Lorsque René Tassy, président de l’association Eco-relais Côte Bleue - sud étang de Berre, a mentionné que les projets industriels pourraient, demain, via une réforme, ne plus être soumis à un débat public sous l’égide de la CNDP, Audrey Richard-Ferroudji, qui a présenté les enjeux du prochain débat public global, a dû admettre l’existence de la « menace ». “Réponses” offre une respiration dans l’air vicié d’une société où les rapports se tendent et se radicalisent. Tout le monde semble savoir combien elle reste fragile…
En charge de la surveillance de la qualité de l’air, Atmosud a dû aussi détailler pourquoi il avait décidé d’ôter quelques stations de mesure sur le secteur. « Des stations historiques correspondaient à un besoin il y a 20 ou 30 ans, mais les besoins ont changé. Nous n’arrêtons pas la surveillance pour autant », a dû justifier le directeur, Dominique Robin, évoquant, entre autres, les composés organiques volatils (COV) ou les particules ultrafines qui ne faisaient pas l'objet de mesures auparavant, le plus souvent faute de capteurs suffisamment sensibles. Quand certains polluants ont quasiment disparu, du fait des investissements des industriels pour diminuer leurs rejets, il n’est plus forcément nécessaire de les traquer, chaque mesure n’étant pas gratuite. Mais des citoyens y voient une intention de dissimulation.
Lorsque René Tassy, président de l’association Eco-relais Côte Bleue - sud étang de Berre, a mentionné que les projets industriels pourraient, demain, via une réforme, ne plus être soumis à un débat public sous l’égide de la CNDP, Audrey Richard-Ferroudji, qui a présenté les enjeux du prochain débat public global, a dû admettre l’existence de la « menace ». “Réponses” offre une respiration dans l’air vicié d’une société où les rapports se tendent et se radicalisent. Tout le monde semble savoir combien elle reste fragile…