
David Berthelot, IDE Trois-Rivières, Daniel Charrette, Charbone Hydrogène, Julien Masson, Ballard, et Cyril Dufaut-Sansot, H2Gen.© NBC
A l'occasion du salon Meet4Hydrogen – Hy Ports, qui s'est déroulé à Marseille le 26 mars dernier, Hy Sky Mourad Hajjaji, directeur général du cluster GreenH2 au Maroc, a annoncé des ambitions importantes pour son pays. « Notre objectif à l'horizon 2030 consiste à exporter 10 Mt par an d’hydrogène vert, tout comme de l’ammoniac et du méthanol, vers plusieurs pays d'Europe, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Belgique. Nous avons identifié 1 million d’hectares au sud du Maroc pour la production de ces carburants ». Il est vrai que le Maroc aligne les atouts pour devenir la future tête de pont de l’exportation d’hydrogène vert à destination de l’Union européenne : proximité géographique, stabilité politique, potentiel solaire et éolien très important.
Chargé de la promotion, de l’innovation et du développement de projets d’hydrogène vert et de ses dérivés, le cluster Green H2 compte bien attirer de nombreux investisseurs dans les énergies renouvelables et les nouvelles molécules. Le royaume chérifien, très bien positionné sur le futur corridor hydrogène Barmar entre l’Espagne et l’Allemagne via la France peut déjà s'appuyer sur une infrastructure portuaire en pleine mutation. Tanger Med, Nador West Med (le nouveau port méditerranéen au nord-est du pays), Dakhla Atlantic (en construction sur la côté atlantique au sud-ouest) ou encore Jorf Lasfar (pour l'instant port minéralier au sud de Casablanca), tous se préparent à accueillir, conditionner et expédier des molécules vertes ou dérivées, comme l’ammoniac et le méthanol synthétiques.
Chargé de la promotion, de l’innovation et du développement de projets d’hydrogène vert et de ses dérivés, le cluster Green H2 compte bien attirer de nombreux investisseurs dans les énergies renouvelables et les nouvelles molécules. Le royaume chérifien, très bien positionné sur le futur corridor hydrogène Barmar entre l’Espagne et l’Allemagne via la France peut déjà s'appuyer sur une infrastructure portuaire en pleine mutation. Tanger Med, Nador West Med (le nouveau port méditerranéen au nord-est du pays), Dakhla Atlantic (en construction sur la côté atlantique au sud-ouest) ou encore Jorf Lasfar (pour l'instant port minéralier au sud de Casablanca), tous se préparent à accueillir, conditionner et expédier des molécules vertes ou dérivées, comme l’ammoniac et le méthanol synthétiques.
Rencontre avec la géopolitique mondiale
Des experts canadiens de la filière hydrogène, également présents lors du salon, ont détaillé les grands projets d’hydrogène au Canada et aux Etats-Unis. Charbone Hydrogène fondée en 2020 et cotée en bourse, construit des électrolyseurs pour produire de l’hydrogène vert. « Nous avons à l'heure actuelle 16 projets d’usines. A Sorel Tracy, nous construisons une usine de 40 000 m2 qui entrera en service mi-juin », explique Daniel Charrette, directeur général des opérations et président d’Hydrogène Québec. « Plus de 1 500 camions sont captifs pour le brouettage de conteneurs entre les terminaux et les zones logistiques ». Présent au Canada dans un projet de décarbonation de l’industrie minière, Cyril Dufau-Sansot, cofondateur et président d’Hy2Gen, installée à Aix-en-Provence, a déploré l’impact des déclarations tonitruantes de Donald Trump. « Le Canada désormais nous demande d’éviter de faire travailler les fournisseurs américains ».
En 2035, la filière comptera 66 000 emplois
Ballard, une société canadienne qui a contribué à l’avènement en France de la première barge à hydrogène, la Zulu 6 de Sogestran, baptisée en décembre dernier, attend les autorisations réglementaires pour débuter son exploitation commerciale. Nord Sea Port, Haropa Port, le port autonome de Strasbourg et Marseille-Fos ont également présenté leurs grands projets de décarbonation des zones industrielles et de la mobilité lourde. Christophe Madrolle, conseiller régional, président de la commission "Biodiversité, mer et littoral, parcs naturels régionaux", a rappelé le soutien de la Région Sud à 50 projets hydrogène pour un montant de 20 M€. Il a appelé l’État français à « sécuriser la filière hydrogène pour que les industriels puissent produire ».
Le président de France Hydrogène, Philippe Boucly, après « l’année blanche de 2024 », souhaite pour sa part que la France prenne position sur la "Stratégie nationale hydrogène" et sur le déploiement d’infrastructures. « L’hydrogène est une opportunité pour la France et l’Europe de réduire leur dépendance énergétique et les investissements portuaires dans ce sens doivent absolument être facilités. L’aérien, avec la directive Refuel EU Aviation, a déjà un cadre d’incorporation des carburants propres jusqu’en 2050 », a-t-il souligné. Le règlement Refuel EU vise à garantir que le transport aérien de l'Union européenne répond bien à ses objectifs en matière de climat pour 2030 et 2050.
La filière génère 16 400 emplois dont 6 300 directs pour une valeur ajoutée de 1 Md€. En 2035, si les conditions sont réunies, elle comptera 66 000 emplois et contribuera à hauteur de 7 % à l’effort de réindustrialisation de la France et à hauteur de 8 % à la réduction de la balance commerciale. « L’État nous a promis 9 Md€ d’aides pour la filière et il n’a accordé pour l'instant que 2 Md€ », conclut Philippe Boucly.
Le président de France Hydrogène, Philippe Boucly, après « l’année blanche de 2024 », souhaite pour sa part que la France prenne position sur la "Stratégie nationale hydrogène" et sur le déploiement d’infrastructures. « L’hydrogène est une opportunité pour la France et l’Europe de réduire leur dépendance énergétique et les investissements portuaires dans ce sens doivent absolument être facilités. L’aérien, avec la directive Refuel EU Aviation, a déjà un cadre d’incorporation des carburants propres jusqu’en 2050 », a-t-il souligné. Le règlement Refuel EU vise à garantir que le transport aérien de l'Union européenne répond bien à ses objectifs en matière de climat pour 2030 et 2050.
La filière génère 16 400 emplois dont 6 300 directs pour une valeur ajoutée de 1 Md€. En 2035, si les conditions sont réunies, elle comptera 66 000 emplois et contribuera à hauteur de 7 % à l’effort de réindustrialisation de la France et à hauteur de 8 % à la réduction de la balance commerciale. « L’État nous a promis 9 Md€ d’aides pour la filière et il n’a accordé pour l'instant que 2 Md€ », conclut Philippe Boucly.