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La carrière de Saint-Tronc rempile jusqu'en 2054


Rédigé le Vendredi 14 Juin 2024 par Jacques Poulain


L'entreprise Bronzo Perasso a obtenu une prorogation de l'autorisation d'exploiter la carrière de Saint-Tronc jusqu'en 2054. Trente années de plus pour ce site périurbain qui alimente en matériaux un chantier marseillais sur deux.


La carrière de Saint-Tronc aux portes de Marseille © BP
La carrière de Saint-Tronc aux portes de Marseille © BP
Quel point commun entre l’opéra, l’escalier de la gare Saint-Charles, la Cité radieuse, la L2, le stade Vélodrome, l’extension du tramway et du métro ? Tous ces ouvrages qui composent le paysage marseillais ont été façonnés avec des matériaux de construction issus de la carrière de Saint-Tronc (10e), aux confins des quartiers sud. Ce site de 146 ha caché dans une conque naturelle à l’orée du massif des Calanques est exploité depuis 1840. 184 ans plus tard, la carrière désormais exploitée par la société Bronzo Perasso continue de fournir les ingrédients nécessaires à la fabrique de la ville (granulats et béton principalement). Et le gisement n’est pas prêt de sa tarir puisque l’entreprise a obtenu une prorogation de l’autorisation d’exploitation. « L’arrêté signé par le préfet le 28 décembre 2023 nous permet de poursuivre l’activité d’extraction durant trente ans, jusqu’en 2054 », se réjouit Patrick Rolland, le directeur général de l’entreprise marseillaise.

L'atout de la proximité

Près de deux siècles après sa mise en service, la carrière a donc encore plein de roche à concasser. « Le positionnement de notre site aux portes de la ville nous permet d’alimenter les chantiers dans un rayon de 6 km de distance en moyenne. C’est cinq fois moins que la distance moyenne des carrières au plan national », affirme le dirigeant. Cette proximité est d’ailleurs assez unique aujourd’hui. « Saint-Tronc est aujourd’hui la dernière carrière périurbaine du pays. Nantes en avait aussi une mais sous la pression des riverains, les élus ont décidé de fermer le site », précise le directeur. L’exception est un atout. « Un chantier sur deux à Marseille utilise nos matériaux. Et tout cela sans générer de nuisances liées aux transports longue distance », ajoute-t-il. 

Le site de Saint-Tronc fournit ainsi des grands projets structurants de la deuxième ville du pays comme l'extension de la ligne T3 du tramway et la future Cité scolaire internationale. Alors que les enjeux environnementaux occupent désormais une place prépondérante dans la réglementation, l’industriel a prévu de réduire son empreinte paysagère. Un gain pour ce site entouré par le parc national des Calanques. « Le périmètre d’emprise globale de la carrière passe de 146 à 85 ha quand la surface de la zone naturelle protégée sera augmentée pour atteindre 50 ha », annonce Patrick Rolland. La zone d’exploitation active du gisement sera réduite de 19 ha pour passer à 56 ha dans un premier temps puis 50 ha à terme. Pour maintenir son volume d’activité, Bronzo Perasso va privilégier une exploitation à la verticale, en creusant le gisement plutôt qu’une extension horizontale. « L’emprise libérée sera redonnée pour recréer des espaces de biodiversité », précise le dirigeant.

13 M€ d'investissements d'ici 2030

L’entreprise engagée dans la démarche RSE compte renforcer son action en faveur de la transition écologique. « Nous allons investir 13 millions d’euros sur la période 2025-2030 pour répondre aux objectifs fixés par les Accords de Paris sur le climat », précise Patrick Rolland. Ces investissements qui ne pourront pas être amortis sur la durée restante de l’autorisation concernent plusieurs secteurs clefs de l’activité : l’industriel a ainsi prévu de déplacer le concasseur primaire pour le positionner au plus près de la zone d'extraction et de moderniser l’unité de défillérisation et l’usine de production des blocs béton.
 

Chiffres clefs

La carrière de Saint-Tronc est l’un des quatre sites de Bronzo Perasso, entreprise phocéenne qui compte à ce jour 150 collaborateurs (et 300 emplois induits), pour un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros. Elle produit 800 000 à 1 million de tonnes de granulats par an dont : 250 000 à 350 000 tonnes transformés en béton prêt à l’emploi, 80 000 tonnes transformés en blocs béton, et 470 000 à 570 000 tonnes transformés en granulats pour les besoins du BTP.

Le site assure également la valorisation des déchets inertes du BTP : 350 000 tonnes par an, dont 10 à 20% sont recyclés. Les terres non réutilisables sont valorisées dans le cadre du réaménagement écologique et paysager de la carrière.




Jacques Poulain




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